Alors que les premiers contingents kényans de la force régionale sont arrivés à Goma, le président français plaide en coulisses pour que l’Union européenne leur apporte un soutien financier.
Après avoir tergiversé sur son implication au sein du processus de Nairobi, impulsé par son prédécesseur Uhuru Kenyatta, William Ruto a obtenu le 10 novembre l’approbation par le parlement kényan du déploiement de 903 soldats au sein de la force régionale de l’East African Community (EACRF). À ce stade, quelque 200 militaires kényans ont déjà pris leurs quartiers à Goma, où est situé le siège de l’EACRF. En visite à Kinshasa les 20 et 21 novembre, le président kényan a réitéré, à l’issue de son entretien avec Félix Tshisekedi, son engagement à poursuivre ce déploiement. Même si des doutes demeurent concernant le financement des opérations.À LIREEst de la RDC : Félix Tshisekedi peut-il vraiment compter sur la force régionale conjointe ?
Selon les statuts de la force, les pays sont censés financer eux-mêmes l’intervention de leurs contingents. Le budget actuellement prévu par le ministère kényan de la Défense est évalué autour de 37 millions d’euros pour les six premiers mois, et pourrait dépasser les 50 millions sur un an si l’opération venait à être prolongée. Ce montant fait grincer des dents au Kenya, déjà engagé depuis plusieurs années au sein de l’Amisom, la mission de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie. Selon plusieurs sources diplomatiques européennes, la France s’active en coulisses pour organiser un soutien financier au déploiement kényan au sein de la force régionale.